Les paradoxes du développement Windows: entre nécessité de mise à jour et bugs récurrents

Il y a quelque chose de quasiment kafkaïen dans le développement de Windows. D’un côté, nous avons une nécessité impérieuse de maintenir nos systèmes à jour, et de l’autre, ces mêmes mises à jour semblent souvent apporter leur lot de nouveaux problèmes. Prenons l’exemple du volet de prévisualisation dans l’Explorateur de fichiers. Nous sommes confrontés à l’usage de plus en plus fréquent des queries dans les fichiers Excel si bien que, la taille des fichiers (en exécution) dépasse largement celle admissible pour Office en version 32 bit (2 Go). Le passage vers la version 64 bit est inéluctable. Une fois installé, tous les éxécutables (Excel, Word, Outlook, etc.) sont en 64 bit. Essayez alors de prévisualiser un mail stocké dans un répertoire, vous n’y arriverez pas, vous obtiendrez un message qui vous indique qu’il n’y a pas de client de messagerie installé par défaut.

Pourquoi ? Il n’y a pas de version 64 bit du previewhandler d’Outlook. Ce n’est que l’un des nombreux points d’interrogation qui se posent lorsqu’on examine de plus près la manière dont Windows évolue.

Mais ce n’est pas le seul hic. Le Patch Tuesday, ce fameux mardi où Microsoft déploie ses correctifs, est devenu synonyme d’un sentiment d’appréhension pour de nombreux administrateurs IT. Si, d’une part, ces mises à jour corrigent d’importants problèmes de sécurité, elles en créent paradoxalement de nouveaux. Pour donner un exemple récent, une mise à jour de Windows 10 a provoqué des écrans bleus pour certains utilisateurs, tandis qu’une mise à jour d’Office a entraîné des problèmes d’intégrité de données pour certains fichiers Excel. Bien évidemment, n’allez pas penser que tout le monde subira ses problèmes, non, car chaque système est différent, Windows vit sa vie au gré de ses utilisateurs, des programmes installés et bien d’autres facteurs.

Cependant, il est impensable de suggérer de ne pas mettre à jour. Les mises à jour de sécurité sont essentielles pour protéger les systèmes contre les menaces toujours plus sophistiquées. Sans ces correctifs, les entreprises et les particuliers sont exposés à des risques importants. De plus, avec la mise en place de réglementations comme le RGPD en Europe, ne pas maintenir ses systèmes à jour pourrait avoir des conséquences juridiques et financières.

Mon système est stable, je ne le mets plus à jour !

Alors, pourquoi cette dichotomie? Le développement de logiciels, en particulier d’un système aussi complexe que Windows, est un défi monumental. Les interactions entre les différents composants peuvent être imprévisibles. Et bien que le processus de test de Microsoft soit robuste, il est quasiment impossible de prévoir tous les scénarios d’utilisation dans le monde réel.

Il est donc essentiel d’avoir une approche équilibrée. Les mises à jour sont indispensables, mais il est tout aussi crucial d’avoir des protocoles d’urgence en place pour réagir rapidement aux problèmes inattendus qu’elles peuvent causer.

Pour les utilisateurs et les professionnels de l’informatique, la clé réside dans la préparation. Il est recommandé de tester les mises à jour dans un environnement contrôlé avant de les déployer à grande échelle. De cette manière, les surprises désagréables peuvent être évitées ou, du moins, minimisées.

Windows, avec toutes ses imperfections, demeure un pilier de l’infrastructure IT mondiale. Comme avec tout outil, il ne s’agit pas de le blâmer, mais plutôt de comprendre ses particularités pour mieux l’utiliser.

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